Date limite: 7 janvier 2014
Le groupe de recherche CERCLE
de l’Université de Lorraine (Nancy) organisera le 27 mai 2014 une journée
d’étude consacrée à l’image de la femme française dans les littératures slaves
du XXe et du XXIe siècles.
Cette journée d’étude sera le deuxième
volet de celle que nous avons organisée en mai 2012 et qui portait sur l’image
de la femme russe dans la littérature européenne du XXe et du XXIe
siècles. Cette première journée d’étude nous a permis de constater que, dans les représentations de la femme russe chez
des auteurs occidentaux, continuent à dominer les
archétypes de la séductrice et de la martyre. L’archétype de la femme révoltée
commence également à émerger au XXe siècle et une femme androgyne
fait son apparition dans plusieurs œuvres
littéraires de cette période. Il nous semble intéressant d’examiner maintenant
l’image de la femme française dans les littératures slaves. Les archétypes
dominants dans les représentations de la femme russe, sont-ils également
caractéristiques de la femme française vue par des auteurs slaves ? Quels
sont les traits propres à la Française et qu’est-ce qui distingue le regard des
auteurs slaves sur cette femme ?
La perception de la France à travers la
littérature slave a déjà été analysée dans plusieurs travaux, mais les
recherches consacrées à l’image des femmes françaises demeurent peu nombreuses.
Par conséquent, il apparaît important de se
pencher sur cet aspect qui n’est pas suffisamment étudié.
Jusqu’à la Révolution, les
Françaises étaient présentes dans les œuvres des grands écrivains russes comme
Pouchkine, Tolstoï, Tchékhov, mais elles étaient rarement placées au premier
plan, et il s’agissait généralement de personnages secondaires réduits aux
rôles de gouvernantes ou de servantes. Durant la période soviétique, la femme
française, ne correspondant pas aux critères idéologiques de l’époque, a
quasiment disparu des ouvrages et les romans introduisant la Française dans la
narration étaient extrêmement rares. On peut cependant citer le personnage
d’Amalia Guichar du Docteur Jivago de
Pasternak, ou de Jeanne Ney du roman Ljubov’
Žanny Nej d'Ilya Ehrenbourg. Dans les années 1920-1990, la Française apparaît
surtout dans les œuvres d’écrivains exilés en Europe occidentale, notamment
dans les ouvrages de Gazdanov, Kouprine, Bounine, Teffi et d’autres. La femme
française a été en quelque sorte « réhabilitée » après l’ouverture
des frontières depuis les années 90. C’est donc dans la littérature russe de
l’extrême contemporain que l’image de la femme française a commencé à émerger
véritablement, comme on le voit dans des œuvres de Ludmila Oulitskaïa, d’Oleg
Roy ou de Ludmila Petrouchevskaïa.
Il nous semble par ailleurs
pertinent d’étendre notre analyse à l’ensemble
des littératures slaves. En effet, malgré les divergences entre les fictions des
différents pays slaves, elles partagent un certain nombre de points
communs en raison du passé similaire de ces pays au sein du bloc
soviétique. Il paraît utile de voir si l’image de la femme française est la
même dans la littérature de l’ensemble du monde
slave.
Notre objectif sera ainsi de comprendre l'évolution de cette image à travers la littérature des XXe et XXIe siècles. Il conviendra
de s’interroger sur les particularités de cette figure et d’essayer de voir quelles
sont les différences, à supposer qu’elles existent, entre le mythe et la
réalité. D’un côté, incarnation du sublime, du romantique, du mystérieux ;
de l’autre, femme désinvolte et sans cœur. Il sera en effet intéressant de voir si l’image de la Française, souvent reléguée
au second plan dans la littérature slave d’avant la révolution et dans les
fictions de l’époque soviétique, a pris plus d’importance dans la littérature
slave contemporaine.
Les propositions de communication de 300 mots, assorties d’une courte
notice biographique, devront parvenir avant le 7 janvier 2014 aux adresses suivantes : chvedova@yahoo.fr et/ou svetlana.maire@gmail.com.