L’impact des catastrophes naturelles et anthropiques
sur le processus migratoire
Mai 2011
École Normale Supérieure de Lyon
Les migrations (déplacements forcés ou volontaires, temporaires ou définitifs, exodes) liées à l’environnement et aux conditions de l’habitat sont loin d’être un phénomène nouveau. Au XXe siècle, l’espace (post-)soviétique a subi de nombreux bouleversements accompagnés de flux migratoires sans précédent. Le déplacement des populations consécutif à des catastrophes naturelles et anthropiques en fait partie. Le nombre de personnes qui ont quitté leurs lieux de résidence, leurs territoires et régions pour ces raisons s’avère important, le processus étant souvent incontrôlable et spontané.
La problématique qui repose sur la relation entre l’environnement et les migrations dans l’espace (post-)soviétique est encore peu étudiée et donc d’une ampleur qui reste à déterminer. Un nombre important de catastrophes naturelles (séismes, glissements de terrains, désertification), anthropiques (grands travaux, mauvaise gestion des eaux) et technologiques (accidents industriels majeurs, pollutions de grande ampleur) sont à l’origine de la dégradation des conditions de vie des aires d’habitation de certains peuples et groupes ethniques (Grand Nord russe, Sibérie, Ouzbékistan/Kazakhstan…). Elles ont provoqué d’importantes migrations, temporaires ou définitives, générant un certain nombre de réfugiés/migrants écologiques dans l’espace (post-)soviétique. Cependant, les facteurs écologiques ou environnementaux sont souvent associés à d’autres facteurs (économiques, politiques, sociaux…) à l’origine du phénomène migratoire, ce qui pose la question de la catégorisation des migrations dites écologiques ou environnementales. De fait, les migrations provoquées par des catastrophes environnementales renvoient également à la responsabilité des pouvoirs publics dans la gestion de ces crises, voire dans leur instrumentalisation dans un contexte de tensions sociales ou interethniques.
Les différentes interventions devront permettre de varier les échelles spatiales et temporelles (migrations régionales à internationales, temporaires à définitives...) dans une perspective pluridisciplinaire. Les approches des chercheurs en sciences politiques, sociologie, civilisations et littérature seront les bienvenues. Les études comparatives entre différentes régions de l’espace (post- )soviétique ou avec d’autres régions du monde seront également appréciées afin de replacer les phénomènes étudiés dans un contexte géographique et thématique élargi.
Les propositions d’interventions sont à adresser par courriel aux organisateurs sous la forme d’une problématique d’environ 2 500 signes avant le 30 novembre 2010.
Les communications retenues seront publiées sous forme électronique sur le site Internet de l’IEEO (http://institut-est-ouest.ens-lsh.fr)
Organisateurs :
- Garik Galstyan MCF en civilisation russe et soviétique à l’Université Charles de Gaulles Lille3 Centre de rattachement : CECILLE garik.galstyan@univ-lille3.fr
- David Teurtrie Docteur en géographie Enseignant au département Russie de l’INALCO Centre de Recherche Europes-Eurasie (CREE) david.teurtrie@inalco.fr
